Monique Pauzé, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement, exprime son indignation face à l’augmentation des activités d’extraction de pétrole issu des sables bitumineux. Cette intensification des activités serait en lien direct, selon la députée, avec la mise en service commerciale, le 1er mai dernier, du système élargi du pipeline Trans Mountain.
Ainsi, la production de pétrole brut depuis le début de l’année s’élèverait en moyenne à cinq millions de barils par jour, du jamais vu, alors qu’on rapportait plutôt une production moyenne de 4,8 millions de barils par jour en 2023. Il s’agit d’une augmentation quotidienne de 200 000 barils qui serait imputable à cette mise en service commerciale de l’oléoduc Trans Mountain.
« Le pétrole extrait des sables bitumineux est l’un des plus polluants au monde, et malgré cela, les compagnies pétrolières continuent à échapper à leurs responsabilités. Tandis que la majorité des entreprises sont soumises à des politiques qui les forcent à innover et à réduire directement leurs émissions, les compagnies pétrolières obtiennent plus de flexibilité de la part du gouvernement fédéral en plus de bénéficier de grasses subventions pour maintenir leur production. De plus, les efforts de décarbonation de ces dernières sont souvent axés sur de fausses solutions comme le captage et le stockage du carbone », déplore la députée.
« Comment ne pas être outrée quand on sait que des données récentes de l’Association canadienne des produits pétroliers indiquent que les investissements dans le secteur atteindront 40,6 milliards de dollars en 2024, et ce, sans aucune intention d’investir dans des mesures de décarbonation. Au contraire, ces sommes sont destinées à augmenter la production et l’exploitation, avec pour seul objectif de maximiser les profits. Cela doit cesser », signale Monique Pauzé.
Elle rappelle aussi qu’en 2018, le gouvernement de Justin Trudeau a acquis le pipeline Trans Mountain pour la somme de 4,5 milliards de dollars, payée à même les fonds publics. À l’époque, la compagnie Kinder Morgan menaçait d’abandonner le projet d’agrandissement, faute d’investisseurs. Le gouvernement fédéral a alors pris la décision controversée de mener seul la construction d’un nouveau tronçon de l’oléoduc jusqu’à la côte ouest, malgré l’opposition ferme de la Colombie-Britannique.
Depuis, ce projet a cumulé des retards et des dépassements de coûts astronomiques, faisant aujourd’hui atteindre le coût du pipeline à 34,2 milliards de dollars.
« Les contribuables du Québec ne devraient pas avoir à payer pour Trans Mountain qui contribue à l’enrichissement des pétrolières. Ce pipeline alimente la crise climatique mondiale en aggravant les émissions de gaz à effet de serre, ce qui nuit gravement à la planète entière. Pour le Québec, cette exploitation va à l’encontre de nos efforts de décarbonation. Nous avons besoin d’une transition énergétique juste et d’un encadrement plus strict », conclut la députée Pauzé.